C'est fiston pas-content ou rien-du-tout !

L'intendante qui attendait l'arrivée du jeune homme était déjà devant.
Le ciel était clair et faisait du temps qu'il était propice a la promenade , c'est avec un large sourire que la jeune femme , ayant a peu près le même âge que le fils a Chimera , l'accueillie.

Bienvenu chez votre mère Monsieur,
Je suis Pelotine Salaun de Kerkrenv , nous avons déjà échangé un Bref courrier.
Je suis Enchantée de faire votre connaissance , entrez donc.

Elle pris les devant , prenant soin de découvrir le fils de Chimera , ainsi il serait a son aise.

Alors, c'était donc elle, la malheureuse Intendante qui avait subit ses foudres à cause des aveux familiaux ? L'adolescent la suivit, curieux, puis finalement, prit la parole.

Je vous pris de bien vouloir accepter mes excuses pour les mots que j'ai employé dans ma missive. Vous n'êtes pour rien là-dedans, bien que sur le fond que je sois tout de même point d'accord avec ma mère.

Voilà, excuses faites, mâchoire serré, colère visible. Effort réussi.

Bien qu'il ai eu les traits fermés , le ton sec , Pelotine apprécia les excuses du jeune homme se trouvant juste derrière elle.
Elle se retourne pour lui faire face a nouveau.

Bien , j'accepte vos excuses, surtout qu'elles ont l'air sincères.

Une pose et son regard s'appuie a nouveau sur le fils dénéré.

Je signale a votre mère votre présence.
A moins que vous ne connaissiez déjà le chemin pour la rejoindre dans ses appartements ?

Vroum-vroum... Devinez c'est qui qui arrive ?
Voilà qu'un coche aux armes de Bubry arrive en trombe au poste de garde. Nul besoin de s'arrêter ; à force d'allées et venues, cette voiture -et la tornade qu'elle transporte- a obtenu un laissez-passer. Pratique, surtout les jours de pluie ou de tempête. Les gardes restent à l'abri, la rousse aussi... Et tout va bien.

Le coche entre donc sans s'arrêter dans la cour ; il ralentit simplement un peu, puis... Brusquement ! Comment se fait-ce ? Surprise par la secousse, je m'en retrouve les quatre fers en l'air. Heureusement, personne il m'a vu. Passablement énervée, je sors de la voiture et... Eo ? EO ! Toute trace de colère effacée -il ne restait de l'incident que quelques mèches désodonnées-, je bondis sur mon frère pour l'embrasser.

Sa rancoeur ? Quelle rancoeur ? J'suis au courant de rien, moi.

Je le sers bien fort. Ah, que c'est bon de le sentir tout contre...

Demat Medb.

Je me fige. "Demat Medb" ? Ca veut dire quoi, ça ? Pourquoi me parle-t-il sur ce ton, pourquoi ne m'attrape-t-il pas par les aisselles pour me faire voler, pourquoi ?
Et il me repousse, sans me rendre l'étreinte. Je ne comprends pas. Pas du tout. Bouche bée, je cherche son regard. Ses yeux. Mais rien, il regarde devant lui.

On se verra plus tard, j'ai d'autres choses à faire.

Je bafouille, ne trouvant rien à répondre. Mes yeux me piquent, mon menton tremble. J'ai honte, terriblement honte, sans même savoir pourquoi. Alors je m'enfuis, loin de lui, loin du regard de Pelotine, loin de la présence rassurante de Mère. Je m'enfuis comme si j'avais la mort aux trousses, le plus loin possible d'eux.

On aurait dit Père.
Lui aussi, il a autre chose à faire que de venir me parler ou me faire un bisou.
Lui, il m'a abandonné. Eo voudrait-il aller à sa suite ?
Impensable. Le vent me fouette le visage, des gouttes salées tapissent mes joues. Je pars voir le seul qui me sera, c'est certain, toujours fidèle. Carotte.

Maintenant que le nouvel arrivant était entre les mains de sa mère , Pelotine pouvait partir s'inquiéter de l'état de Maeve , un signe de Chimera et c'est confirmé , elle irait voir l'enfant.
Enfant qui c'était dirigée vers les écuries.
L'intendance se dirige donc vers le lieu de refuge choisi par la fillette , la jeune femme cherche , elle entendant des sanglots étouffés , et se rapproche pas a pas de la cachette de la petite.
Derrière une botte de foin ,tout prés d'un cheval a l'apparence calme , des petits cheveux roux virevoltent , elle était la , heureusement elle n'avait pas l'air de s'être fait du mal volontairement , les enfants ont parfois de ces idées.

Demoiselle Maeve ?
Puis-je m'approcher ?

Bien sur que non l'enfant n'avait vraiment pas besoin d'une inconnue , mais si c'était le moment de se connaitre justement un peu plus ?

Vous savez , j'ai un grand frère moi aussi , ils sont souvent vilains avec leur petite soeur...

Non, ce n'est rien, Carotte. Il ne faut pas t'inquiéter ! Eoghan est sûrement juste... Fatigué. Oui, c'est ça ! Il est fatigué alors il... Il... Quelle excuse lui trouver ? Je ne sais pas. C'est moi qui, d'un coup, suis fatiguée. Mes larmes coulent, ininterrompues, tandis que je me concentre sur la crinière du roux animal pour ne plus penser à rien. Vaine tentative.

Demoiselle Maeve ?
Puis-je m'approcher ?

Je sursaute, n'ayant pas entendue la Brestoise arriver. Très vite, j'essuie toute trace d'humidité de mes joues.
Pourquoi elle vient me voir, elle ? Elle n'a pas autre chose à faire ? Je serre les mâchoires et reste le regard rivé sur Carotte. J'ai envie, brusquement, de me retourner, de la brusquer, de lui dire combien elle est inutile, à quel point elle ne comprend pas. Mais je me souviens de ce regard. Ce regard de déception de Mère, pour Eo. Jamais, jamais je ne veux qu'un tel regard me soit accordé.
Je l'admets, refourguer ma colère sur Pelotine serait... Trop simple.

Vous savez , j'ai un grand frère moi aussi , ils sont souvent vilains avec leur petite soeur... Je ris nerveusement. Elle ne connait pas Eo, pour sûr, et encore moins la relation que j'entretiens -entretenais ?- avec lui.
- Nan. Pas Eo, Eo il est pas comme ça, il est pas méchant. Non, non, il n'est pas méch... Snif. Pourquoi, alors ? La France serait-elle un poison qui pervertit tous ses habitants ? Père, Eo... Il ne faut pas que Mère y aille. Je n'aurai alors plus personne.

Choc. L'amour tient-il à si peu de choses ? Distance, allégeance... Dure réalité que la vie.
Mes larmes reviennent. J'ai honte, et n'ose toujours pas me tourner vers l'intendante. Je suis, je crois, pitoyable. Une Princesse, ça ne pleure pas ! Pourvu qu'elle ne raconte pas ça à la Cour. Ou je suis fichue.

Bouleversée est le mot qui vient de suite a l'esprit quand on observe la petiote a ce moment la.
L'intendante se sentait bien inutile notamment après la réponse de l'enfant :

Nan. Pas Eo, Eo il est pas comme ça, il est pas méchant. Non, non, il n'est pas méch...

Oui vous avez surement raison , il est peut être seulement fatigué de par la longueur de son voyage , il viendra surement vous voir pour vous faire des excuses.

Elle espérait surtout , la Duchesse lui demanderait surement , il était incorrect de traiter sa soeur de cette façon.
Sur place , droite comme un piquet , il fallait faire un geste ... mais Maeve ne le prendrait peut être pas très bien , la baronne pose donc simplement sa main sur l'épaule de la fillette.

Venez Mademoiselle Maeve , je vous accompagne a votre chambre , vous pourrez vous débarbouiller.
Pas que vous ayez pleuré , je suis certaine que non , vous êtes une princesse , une princesse ça ne pleure pas , mais il y a fortes poussières ici , votre jolie visage aurait pu être souillé ...

Un sourire entendu de l'intendante , elle ne dirait rien de ce qu'il s'est passé a personne , c'était son dada la discrétion.
Et de toute façon c'est la poussière oui , la poussière.

J'entends sans écouter. Des paroles vides de sens, oui, qui sont là pour les manières. Mais qui me réconfortent incroyablement. Comme quoi...

J'essuie mon visage avec ma manche, prends une inspiration et ose, enfin, me retourner. Je ne la regarde pas, ça non ! Impossible. Mais je m'avance vers elle, prends sa main et regarde droit devant.

Allons-y alors.

Un merci aurait été de circonstance. J'ai sûrement trop de fierté pour le prononcer. Mais je le pense ; elle comprendra. C'est d'la télépathie, que ça s'appelle ! Comme quand les grands se regardent, et hochent la tête sans rien dire, ayant tout tout compris sans prononcer un mot. C'est fort ! Et bah là, c'est pareil.

Je sers la main de Pelotine et sors, résolue, au soleil. Prête à affronter tout le monde. Enfin, je pense, ça dépend si le monde est joli ou s'il est moche. Et pis si il est méchant, aussi. C'est nul, les méchants.