Le vent du Sud souffle vers Cholet ...

Chimera mon amie,

Je t’écris d’une auberge de Saintes où j’ai du faire halte pour tenter de trouver un emploi. Aellia et moi dormons dans la grange en échange de quelques menus travaux pour payer la paille qui nous accueille à la tombée du jour.
Heureusement, je peux chasser encore et nous mangeons à peu près à notre faim malgré nos poches vides d’écus.

Pas une seule des contrées que j’ai pu traverser n’a pu toucher mon cœur, pas même la lumineuse Italie avec ses denrées succulentes, ses hommes à la peau brune et luisante sous l’effort, ses campagnes verdoyantes et sa langue si musicale.

Je rentre …

L’âme toute aussi éteinte qu’à mon départ, l’envie de lutter plus effacée que jamais mais je rentre, le cœur en berne à l’idée de cette guerre qui étrangle nos vies, que nous avons provoquée me rappelle-t-on sans cesse … j’en aurai presque honte.

Et toi comment survis-tu dans ce climat belliqueux ? Qu’est devenue ta vie aujourd’hui que tout s’écroule ? Elouen est-il toujours en ta bonne garde ? Grandit-il toujours aussi vite ? Se souvient-il de sa mère ?

Mais bientôt je pourrai vous serrer dans mes bras, mais bientôt votre chaleur, je l’espère, chassera les nuages.

Je vous aime

Lastree