Un Montfort devant les portes de Cholet

L'aube s'était levée seulement quelques heures plus tôt, le "Trente" avait pris les chemins trés tôt au petit matin afin de ne point faire de rencontres belliqueuses sur le trajet le menant en terre Choletaise. Accompagné de son escuyer, ils avaient chevauché de longues heures durant afin de répondre à l'invitation de la Duchesse.

Les murailles ainsi que la grande porte de Cholet était à vue, il avait déjà foulé ces terres par le passé lors de l'annoblissement de son ami Arzhel, aujourd'hui la raison était tout autre, apporter de son savoir dans l'art militaire à l'égard de sa Grace de Chôlet



Ses couleurs portées avec fierté, du haut de son destrier, il tendit un pli à la garde lui faisant face

A Cassius de Montfort,
Chevalier de Landrevarzeg,
Haut Officier Grand-Ducal chargé de la défense de Breizh,

E Cholet, d'al Lun 22 a viz Eost 1459

Très estimé Cassius,

Nous voilà revenir à vous, dans un délai que, nous l'esperons, vous ne trouverez pas trop court, pour vous informer que nous avons tourné dès ce matin la dernière page de l'ouvrage précieux que vous nous avez confié.
Instructif il fut, mais vous nous voyez malgré notre âge plus curieuse qu'une enfant et la bouche pleine de pourquois et comments pressants.
Si, donc, vous êtes prêt à venir nous apporter les précisions que vous mentionniez lors de notre entretien, nous vous y invitons avec le plus grand plaisir.

A galon,

Chimera de Dénéré-Malines
Duchesse de Cholet et Baronne de Bubry
Archidruide de Bretagne et Gardienne des Aedes pour le Grand Duché

Cassius de Montfort, je suis attendu par la Duchesse de Cholet, veuillez annoncer ma présence!

La fierté manquait presque de faire craquer les boutons son doublet armand tant son torse était désormais bombé. Elle lui avait parlé de lui! Plus ca allait plus il l'aimait, sa duchesse. Les compliments pleuvaient, à tel point que les jambes du capitaine manquaient de se dérober sous son corps alors qu'il menait le visiteur vers le salon.

- Je me porte bien, je vous remercie.

Menteur! Tu pourrais te prendre les pieds dans ton mantel n'importe quand! Dit la petite voix. Même pas en plus tu n'oses lui retourner la question. C'est vrai, ça ne se fait pas. Ils n'ont pas fait les rondes ensemble, quand même.

- Je ne fais que mon travail, Aotrou, et suis heureux que Sa Grâce vous ai dit en être satisfaite.

Si Tadeus avait été là, il aurait hurlé au plagiat, sans le moindre doute.



Et puis le voilà qui... Avait-il bien entendu? Discuter? Avec lui? Dur dur de faire le dur et professionnel quand votre idole vous propose un entretien. Tout à coup, vous vous sentez comme le dernier des ecuyers, quand vous étiez prêt la veille à repousser les armées françoises devant les remparts du château. Après s'être éclairci la gorge, il répond donc, d'une voix se voulant tout à fait calme et posée. Si elle sort aussi étriquée qu'un garçonnet avant la mue, il ira se jeter dans les douves, c'est décidé!

- J'en serais ravi et honoré, messire. Vraiment. Les affaires qui vous amènent ont grandement précéance cela dit, aussi cela devra-t-il attendre que vous en ayez terminé, si le temps ne vous manque pas ensuite.



Ouah, tout ça sans bafouiller. Ca frise les compétence de héraut là, vu les circonstances! Parvenus devant le salon, il s'interrompt un court instant.

- Veuillez patienter un moment, je vous prie.

S'inclinant brièvement il s'avance et donne quelques coups discrets à la porte. Vite, le confier à celle qui est rompue à ce genre d'exercices pour aller souffler. C'est éprouvant, tout ça!