Comté de Cholet
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Une rousse pour un roux

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Message  Melisande Jeu 9 Déc - 20:39

La mission d’escorte prenait fin et il était maintenant du devoir du baron que de rejoindre le conseil ducal de Rennes. Aussi, sur le chemin du retour vers sa Bretagne, sachant bien qu’il serait victime d’acharnement pour que les nouveaux grands de ces terres obtiennent sa tête, il décida de séparer sa route de celle de sa compagne.

Depuis la cité de Nantes, donc, elle avait emprunté un chemin tout différent que celui du baron. Lui se dirigeait vers la grande cité ducale pour se voir octroyer un ou deux titres de « traitres » tandis qu’elle avait pour mission d’aller le représenter en terres de Cholet. Évidemment, elle comprenait bien la logique et le raisonnement de tout cela. Le baron souhaitait simplement lui épargner cette vision de la Bretagne, pour que même dans les moments difficiles, dans les doutes et tentations, une personne au moins lui rappel la beauté de cette terre.

Mélisande parcourut, grâce à sa monture, l’ensemble du trajet qui séparait la cité des Grands Ducs au castel de Cholet. Plusieurs lieues qui semblaient interminables, dans la seule crainte de se retrouver face à face avec une armée ou quelques brigands. Les terres étaient bien souvent abandonnées de toute protection, aussi cette appréhension était tout à fait fondée. Parfois même, quelques détours s’imposaient pour plus de sureté, mais au final, il n’y eut que peu de soucis.

Le château ducal était présent au loin. Maintenant, elle se sentait bien plus en sureté, en considérant seulement les brigands. L’accueil interne serait une tout autre source de problème. Mais pas le temps d’y penser, la jeune damoiselle avait une mission, elle l’exécuta tel qui lui avait été demandé.
C’est donc cette jeune femme, qui ne devait pas dépasser la vingtaine d’années qui se présenta aux grilles du château. Elle portait une robe blanche assez simple, ce qui semblait être une très mauvaise idée compte tenu de son voyage, sur laquelle s’était laissé tomber sa chevelure rousse. Le regard un peu timide, l’attitude tout aussi douteuse, elle s’avança maladroitement vers le garde et commença à prendre la parole.


« Sur la demande de mon maitre le Baron Donges, je viens répondre à l’invitation formulée par Sa Grâce la maitresse de ces lieux, afin de discuter d’affaires familiales. »
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Message  Melisande Mer 15 Déc - 12:53

Elle avait effectué sa mission, mais pour le reste elle ne pouvait être tenue responsable de l’ouverture des portes du château. Les personnes qui en disposaient le pouvoir semblaient avoir fait leurs choix, sans toutefois avoir la courtoisie de l’annoncer. Acte regrettable, mais qui n’avait plus rien de surprenant. La rousse patienta tout de même, bien sagement. Elle avait fait plus que nécessaire, mais restant ainsi devant les portes, elle espérait au moins obtenir réponse pour la transmettre au Baron. Chose bien vaine.

C’est alors que vint un messager. Dans un premier temps, Mélisande crut raisonnablement que celui-ci se destinait au château de Cholet et qu’elle pourrait enfin voir le mécanisme d’ouverture de ces portes et sans doute même entendre le son d’une voix. Mais il n’en fut rien. Le messager se dirigea droit sur elle. Il lui tendit le mot avant de repartir aussi rapidement qu’il était arrivé.

Triste nouvelle en ces quelques lignes. Le Duc du Trégor avait choisi l’attaque en traitre contre le Baron sans que rien ne l’en justifie. Un Baron dans un état grave qui pouvait encore y laissait la vie. Alors, puisqu’elle n’y avait plus rien à faire ici, la rousse remonta son cheval et prit la direction de la cité de Rieux. Cholet perdait de sa superbe, même l’hospitalité n’y était plus une règle.
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Message  Chimera Mer 5 Jan - 10:27

Et la duchesse de faire les cent pas dans l'attente de l'arrivée de son frère. Sa dernière missive était distante, comme à son habitude, sûrement du fait de formulations de sa part à elle qui l'avaient dérangées
Ainsi il ne s'etait pas présenté. Etrange. Elle aurait juré que ce sujet l'aurait décidé à se manifester, et n'entendait pas prendre la moindre décision à ce sujet sans l'avis de son frère.


Nolwenn, peux-tu faire venir Youen? J'aimerais savoir ce qui c'est passé au poste de garde ces dernières semaines.
Quelques missives et sceaux plus tard, ledit garde se présente devant elle et s’incline. Elle lui sourit et lui adresse un salut de la tête.
Demat Youen, Je suppose que Nolwenn t’a informé sur la raison de ta présence ici en route ?
Oui, ma dame.
Elle se contente de le regarder sans rien ajouter, attendant la suite.
Et bien, votre frère n’est pas venu jusqu’ici.
Mais….
A vrai dire.... Une jeune femme est venue en son nom....

Bien, où se trouve-t-elle?
Le garde baisse les yeux vers ses chausses .
Elle est repartie…
Pardon ?
Comment se fait-il qu'elle n'ait pas été accueillie?

Je… n’ai recu aucune directive….
Et des années à mon service ne t'ont pas appris que jamais on ne laisse un visiteur, surtout pas un visiteur comme celui-là, à la porte de mon domaine ? Qu’avez-vous bien pu penser, en bas?
Elle est furieuse, déçue, et le garde s’empourpre sous sa barbe épaisse. Les relations avec son frère sont déjà suffisamment délicates sans qu'il y ait besoin de rajouter des bévues de ce genre.
Vas me faire chercher l'intendante, fissa.

Le garde ouvre de grands yeux, peu habitué à se voir adresser de si sèches directives, puis se fend d’un bref salut et file s’atteler à la tâche qui lui a été confiée.

Pas de directives... tssss....

Secouant la tête, et fort mécontente de voir qu’en son absence ont été oubliés les plus essentiels principes d’hospitalité, la maitresse de céans prend la plume pour tenter de joindre son frère et de réparer les pots cassés.

A Gawam de Dénéré-Malines, Baron de Donges,
Ou à ceux qu’il a désignés pour parler en son nom,


E Cholet, d'ar Mec'hrer 5 a viz Genver 1459

    De retour à Cholet après une absence forcée, j’apprends à ma plus grande insatisfaction qu’on a laissé ton envoyée –était-ce cette jeune femme qui t’accompagnait lors de ta venue à Bubry?- à la porte de mon domaine sans l’accueillir, sans lui proposer la moindre forme d’hospitalité ni même lui signaler mon absence.
    Je ne sais si je suis plus furieuse que confuse ou l’inverse. Toujours est-il que je compte faire en sorte que jamais telle bévue ne se reproduise en le duché de Cholet. Jamais tel manquement aux valeurs simples de l’hospitalité ne m’a plus peinée, et je te présente mes excuses les plus sincères pour cet incident.

    Relançant présentement le conseil de famille, devant la nécessité d'enfin arrêter une décision concernant notre généalogie ainsi que notre blason, je renouvelle mon invitation, et m’engage à envoyer une voiture te chercher, à mes frais, toi ou une personne de ton choix qui te représenterait.

    J'espère que cette missive te trouvera, ou que tu sois, et en bonne forme qui plus est.

    A galon,


Chimera de Dénéré-Malines
Duchesse de Cholet et Baronne de Bubry
Chambellan de Bretagne


Une rousse pour un roux Sceauchimraduchesseroug

Soupirant de nouveau, elle entreprend de faire le tri dans la masse de missives reçues au cours de son absence.
Elle s'arrête subitement, découvrant le sceau d'Aanor, et surprise de se voir adresser un courrier de l'ancienne baronne de St-Leger. Une réponse à son acte de destitution? En quels termes?
Curieuse, elle entame la lecture de la missive, et se décompose à mesure qu'elle en découvre l'affreux contenu.

Regard paniqué vers l'oiseau qui vient de s'envoler, et qui n'est déjà plus qu'un point à l'horizon, portant une missive à la conclusion bien futile, au regard de ce qu'elle vient d'apprendre.
Ainsi la Bretagne a rendu à la clique la monnaie de sa prétendue pièce?
Elle n'a que faire de savoir qui a commencé et qui est en tort, la famille, et l'amour qu'elle a pour son frère l'emportent, malgré tout.
Nilas devra se justifier...
Se maudissant, elle attrape à nouveau sa plume pour répondre à la missive de la vicomtesse, dans l'espoir de recevoir de sa main de plus fraiches nouvelles.
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Message  Melisande Mer 5 Jan - 14:40

À peine le courrier reçut que Mélisande prit soin d’y répondre le plus rapidement possible. D’autres courriers, plus anciens attendaient aussi réponse, mais comment dire à une femme que son époux est mort, comment dire à une nièce encore bien jeune qu’elle ne reverrait sans doute plus jamais son oncle ? Peu courageuse, sans doute, la jeune damoiselle choisit la facilité. La Duchesse était en âge de comprendre, même si la réaction pouvait être la même, elle avait les capacités de surmonter la nouvelle. Puis, au fond des choses, Mélisande allait jusqu'à douter que ces quelques mots puissent réellement affecter la sœur du Baron.

Les quelques doutes furent toujours présents, mais elle ne prit pas le risque de l’annoncer aussi crument comme elle aurait pu le faire à d’autres personnes plus enjouées par telles annonces. De plus, rien de tout cela n’était certain. Il pouvait encore se lever d’un moment à l’autre... même si les chances étaient quasiment nulles, que son souffle diminuait toujours plus chaque jour, et que les dispositions avaient déjà été prises pour préparer le pire.

Elle essaya alors, tant bien que mal, de chasser toutes ces pensées pour mieux se concentrer sur les quelques lignes qu’elle se devait d’écrire.


A Sa Grâce Chimera de Dénéré-Malines,
Duchesse de Cholet, Baronne de Bubry,
Chambellan du Grand Duché de Bretagne,



    Votre Grâce,

    Je vous prie de bien vouloir m’excuser pour répondre moi-même à votre mot. Vous le voyez sans doute, la plume n’est pas celle du Baron votre frère.

    Il est vrai que lors de ma venue en terre de Cholet, l’accueil ne se fit pas des plus rapides. Nous avions eu connaissance de votre absence, et le Baron m’en avait quelque peu averti, mais j’aurais pensé qu’une autre personne eut été présente pour entretenir ce château et ces terres. Enfin, n’y voyez aucun mal, l’affaire est bien lointaine est oublié pour ma part. Mon départ précipité n’y aurait sans doute pas changé, même si j’avais eu l’honneur d’être accueilli dans le château de Votre Grâce.

    Au vu de votre mot, je crains que vous n’ayez été personnellement informé. Sans doute que vos fonctions au sein du Grand Duché de Bretagne auraient pu combler ce manque, mais votre récent retour ne vous a sans doute pas permis de reprendre ces vielles affaires que la régnante et Sa Majesté tentent d’enfouir subtilement.

    Je vais donc vous faire un résumé, que j’espère bref, des faits. Ma plume risquant de s’emporter, je vous prie de m’excuser si cela devient trop long.

    Comme il l’avait annoncé, le Baron avait décidé de revenir en terres bretonnes, après sa mission d’escorte, pour subir tous les procès voulus par la régnante. Non pour expier ces fautes, vous vous en doutez assez, puisque cela était déjà fait auprès du Très-Haut et que ces procès n’étaient que politique, mais pour s’en débarrasser une fois pour toutes. Cela faisait des années que l’on s’amusait à le qualifier de traitre, une condamnation tout officielle avait bien le même effet.
    Une fois élus et promu au rang de conseiller ducal, l’invitation avait même était formulé par les membres du conseil qui estimait que la liste opposante se « planquait » en terre Poitevine. Chose déjà erronée puisque le Baron était déjà en terres bretonnes. Mais pour exercer son mandat, il décida de rejoindre la cité de Rennes.
    Dans la nuit du dixième et onzième jour de ce mois, alors qu’il arrivait en vue de Rennes, votre frère reçut les coups d’épée de la part du Duc du Trégor, sans que rien ne puisse réellement en justifier. Un conseiller ducal en cité de Rennes n’avait rien de surprenant, et il était bien difficile de croire qu’une seule personne pouvait réellement inquiéter la sécurité du Duché et de la cité. Le niveau de sécurité, souvent employé en excuse, n’était en rien valable pour un conseiller ducal qui travailler au château de Rennes et qui avait donc bien besoin de rejoindre son lieu de travail. Évidemment, le véritable conseil ducal est déplacé en Château de Nantes, mais aucun des conseillers de l’opposition n’y fut invité.

    Dans cette période, la vengeance se fait à tous les niveaux. Par les procès et par les armes, à l’encontre de toute logique et de toute justice. Ne pouvant atteindre directement les Guérande, cible qui semble si absolue, il fut donc décidé de s’en prendre à l’entourage plus ou moins proche. Inutile de préciser que le Baron votre frère n’a de Guérande que sa compagne la Vicomtesse, qui elle-même n’est Guérande que par parrainage. Ce qui au final forme tout de même un lien très faible, mais visiblement bien suffisant. Je ne vous répèterais pas les déclarations de joie de la part du Conseil Ducal lorsque je leur ai annoncé ces faits.
    Selon la version ducale, donc, le Baron se serait suicidé en fonçant droit dans l’armée du Duc du Trégor. Mais la version est changeante et chaque semaine une différente apparait pour trouver la meilleure qui puisse leur convenir et justifier le tout. Lorsque votre frère commettait les mêmes actes, sur ordre, il était directement pris pour un traitre, on le menaçait déjà de lui couper la tête, il du prononcer excuses publiques et on étudia le cas de sa noblesse. Une fois élu, on lui refusait toute fonction pour ces mêmes suspicions de trahison, et on mettait fin à toute présomption d’innocence pour ce simple fait, sans rappeler les moyens colossaux qu’entreprit le Duché pour sa propagande, faussant autant les élections que la vision même des Bretons. Mais lorsque Sa Grâce eut agi exactement de même quelques jours plus tard, seulement, et sur sa décision parce que chef d’armée, personne ne semble réellement presser à rendre justice, tous les moyens sont bon pour l’innocenter, et on refuse le moindre des procès parce que cette armée qui devrait être considérée comme traitre, assure la sécurité de Rennes... en tuant les conseillers ducaux qui tentent d’y entrer. Aucune annonce ducale pour annoncer ces faits, on vint même jusqu'à annoncer que le Baron n’était pas présent en Bretagne pour justifier aux publiques le fait qu’il n’obtienne aucun poste.

    Enfin. Vous savez sans doute ce que le Baron votre frère en pensait de cette Bretagne et ces personnes au pouvoir. Elles ont beau critiquer les personnes extérieures, elles prouvent là encore qu’elles ne font guère mieux et sont souvent même pires.

    Toujours est-il, qu’à l’heure actuelle, le Baron n’est plus réellement présent. Hormis quelques gémissements de douleur par moment, les signes de vie ne sont pas évidents. Son souffle semble s’affaiblir à chaque jour et ses chances de survie avec. Il aura survécu bien des fois pour penser que cette fois-ci serait encore un miracle. Le Très-Haut lui aura donné bien des chances, mais elles ont été souvent gâchées inutilement par les actions des hommes. Il n’aura pourtant jamais fait acte d’agression, mais visiblement il fut bien piètre défenseur.
    Le Baron ne pourra vous répondre durant ces prochaines semaines, et sans vous mentir, je commence à douter qu’il puisse un jour encore me gronder pour quelques futilités, s’énerver après le duché, ou me conter ses histoires passées.

    Je crains devoir décliner votre invitation. Votre frère n’est plus en état, et je ne suis pas certaine de pouvoir le suppléer dans le cas présent, surtout qu’il me faut veiller sur lui. La sécurité est doublée, mais je crains encore que l’on mandate une personne pour l’achever. Toutefois, en commençant mes recherches d’un testament, j’ai recueilli le début d’une esquisse de généalogie graphique, qui semble tout de même incomplète. Il me semble également l’avoir vu travailler, très anciennement, sur la généalogie de la Maison de Dénéré, mais pour cela, je crains que les documents ne soient perdus.

    En vous saluant tout respectueusement,
    Vous adressant mes sincères condoléances,


Mélisande,
Servante du Baron de Donges,
D'ar Mec'hrer 5 a viz Genver 1459.

Une petite douleur au poignet, mais le mot semblait être fini. Elle y joignit le document, comme annoncé. Puis, après une dernière vérification, elle fit envoyer cela en urgence, par l’un des gardes de Donges et une petite escorte. Depuis la convalescence du Baron, elle avait un peu pris le titre et chacun lui obéissait aussi fidèlement qu’ils l’auraient fait pour le roux. C’est la prudence qui lui fit préférer l’envoi par coursier. Les oiseaux pouvaient se faire abattre sans que l’on n’en sache rien, les coursiers savaient parler, eux, et leurs disparition ne passait pas inaperçu.
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Message  Invité Ven 7 Jan - 12:22

Entrée discrète de l'intendante.
Trois petits pas en avant.


Ma dame ?

Peut être aurait elle du attendre avant de prendre la parole ? non ... il valait mieux s'annoncer.
Elle lève le menton , attendant que la duchesse l'a regarde.


Youen m'a fait venir , il m'a dit que vous vouliez me voir ?

La jeune femme reste droite et ne bouge pas d'un centimètre attendant sa réaction, la duchesse était en train de ressembler des écrits , des courriers de toute importance sans aucun doute.


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Message  Chimera Mer 12 Jan - 11:20

[necessairement avant la reception de la lettre de Melisande]

Ah, bonjour Pelotine.

Oui, je voulais vous voir, en effet.
Asseyez vous, je vous en prie.


La duchesse lui désigne un fauteuil en face de son bureau.

Laissez moi vous conter une histoire...

Posant, sa voir, elle entame son récit:

Notre histoire se passe dans le Leinster, une région d'Irlande.
Les hommes de Leinster avaient un “chaudron de générosité” qui se nommait Buchet. Dans la maison de Buchet, tous les hommes d’Irlande étaient les bienvenus, et le feu sous son chaudron ne s’était pas éteint une fois depuis qu’il avait installé là sa famille.

Buchet avait une fille adoptive, comme la coutume le veut en Irlande. Il arrive en effet comme vous savez qu'un seigneur envoie ses enfants faire leur éducation dans une autre maison. Cette jeune fille portait le nom d’Eithne. Elle était fille du roi de Leinster, Cathaer Mór, fils de Feidlimid.

Ce roi, Cathaer, avait également douze fils qui avaient l’habitude de venir chez Buchet rendre visite à leur soeur et parler avec elle. Il s’autorisaient à venir en groupes de vingt ou trente, ne faisaient aucun cas de ce que cela représentait et allaient jusqu’à attendre des présents de leur hôte.

Conséquentes, donc, étaient leur suite et leurs exigences, et quand ils n’étaient pas satisfaits, ils punissaient Buchet. L’un des fils saisissait ses chevaux, l’autre ses poulains, un troisième son meilleur betail, si bien que les fils de Cathaer finirent par ruiner Buchet, ne lui laissant rien d’autre que sept vaches et un taureau, quand il avait auparavant sept troupeaux et autant de taureaux.

Un jour, Buchet alla faire part de son problème à Cathaer, qui a ce moment là était devenu un vieil homme décrépit. Il lui dit :
« Oh, Cathaer, juste seigneur, préserve la loi qui a cours depuis toujours dans la terre d’Irlande.
Tu peux reprendre mon bétail à tes fils, sans qu’il ne soit question d’injure.
Fais preuve de bonté, car mon hospitalité était à la hauteur de tout autre.
Les terres de Cathaer seraient ternies si je venais à les quitter.
Les fils de Cathaer ont détruit mon hospitalité et mon bétail.
Buchet ne sera plus ce qu’il était avant de s’être installé sur une autre terre, une terre que les petits-fils de Feidlimid ne peuvent atteindre. »

Cathaer lui répondit ceci :
« Il est vrai, Buchet, que tu a été un hôte pour un grand nombre de gens.
Ferveur, générosité, bravoure comptent parmi tes qualités. Tu fais en sorte que tous se sentent bienvenus dans ta distinguée demeure.
Si seulement j’avais une quelconque autorité sur mes fils, ils ne tourmenteraient pas ton cœur.
Je ne peux pas faire de démonstration de force.
Je ne peux pas courir, je ne peux pas bondir.
Je n’y voit plus.
J’ai été roi pendant cinquante longues années.
Si seulement je le pouvais, je conduirais son bétail chez Buchet à nouveau.
Je ne peux rien faire pour toi, Buchet.»


Les yeux fixés sur son intendante, elle baisse la voix et continue, presque dans un murmure:

Pendant la nuit, Buchet se glissa furtivement hors du château et se rendit à Kells chez les rois du Nord. Son départ ne fut guère remarqué, puisqu'il ne voyageait qu'avec sept vaches et un taureau, son épouse déjà agée et la jeune fille de Cathaer, Eithne.
Ils s'installèrent donc dans le Nord, avec pour demeure une petite hutte dans la forêt. Eithne y endossa le rôle de domestique.

Une légère pause pour laisser l'instrument s'exprimer et évoquer la nouvelle vie des trois personnages... Le ton de sa voix changea lorsqu'elle continua:

Dans cette région vivait un roi qui se nommait Cormac. Kells était en effet une demeure de rois, et cet homme, Cormac, petit fils de Conn, devint plus tard roi d'Irlande...

Un jour, alors que Cormac arpentait ses terres Kells après être monté sur le trône, il aperçut une jeune femme en train de traire les vaches. Elle versa le lait d’une vache dans un recipient, le lait d’une autre dans un second récipient. Suite à cela, il la vit rassembler des brindilles, et retirer les brindilles du cœur du fagot pour en former un deuxième. Se penchant vers la rivière qui coulait non loin de là où elle était assise, elle préleva de l’eau en bordure du courant dans un récipient, puis se munit d'un autre récipient et répéta l'opération en prelevant cette fois l’eau au milieu du courant. Cormac lui demanda :

« Qui es-tu jeune fille ?»
« La fille d’un pauvre paysan» dit-elle.
« Puis-je demander pourquoi tu divises ainsi l’eau, les brindilles et le lait?»
« Pour un homme qui était auparavant honoré,» repondit-elle. « Je met de coté le lait tiré en dernier, le milieu du fagot, l’eau du milieu du courant, pour l‘honorer. Le reste me revient. Si je pouvais trouver honneur plus grand à lui faire, je le ferais sans hésiter. »
« Il est fort probable qu’un jour vous trouviez honneur plus grand à lui faire... » dit Cormac, avant d'ajouter « et à qui c’est honneur est-il fait ? »
« A un homme qui se nomme Buchet »
« Est-ce Buchet de Leinster dont vous parlez? »
« Lui-même, en effet »
« Etes vous donc Eithne, fille de Cathaer Már ?”
« En effet » répondit-elle.

A la suite de cette rencontre, Cormac fut si impressionné qu’il fit savoir à Buchet qu'il désirait lui demander la main de la jeune femme. Buchet refusa de la lui accorder, puisque ce n’était pas son droit mais celui de son père, Cathaer. Mais voilà qu'une nuit, Cormac enlève Eithne, et que pendant cette nuit, ils concoivent un enfant… Au matin, Eithne s'était échappée...


Elle sourit légèrement, au souvenir de la première fois où elle avait raconté cette histoire, à une Armeria et un petit Kelyan fascinés.

Elle s'échappa... mais devint tout de même la reine de Cormac... Cependant...
Oui, il y a un autre mais... Elle n’accepta en effet pas Cormac comme époux avant d’avoir reçu l’assurance que sa dot serait confiée à Buchet. Et voilà ce que Cormac lui donna : du bétail, des hommes et des chevaux, aussi loin que son œil pouvait voir du haut des remparts de Kells. Il fallut plus d'une semaine à Buchet pour ramener tout son bétail par delà la rivière Rye dans son chez lui de Leinster.

La maison de Buchet résonnait à nouveau de douces mélodies: ses sourires rieurs à ses hôtes lorsqu’il leur disait : « Soyez les bienvenus, nous vous prendrons soin de vous, prenez soin de nous », la mélodie de cinquante guerriers dans des habits d’apparat mauve chantant pour divertir la maisonnée, ajoutée à celle de cinquante harpistes jouant jusqu’au matin pour régaler les oreilles de tous.

Et c’est pour cela que l’histoire se nomme Esnada Tige Buchet, « les mélodies de la maison de Buchet ».


Elle laissa planer le silence un instant avant de sourire à nouveau et reprendre:

Vous vous interrogez peut-être sur la raison de cette histoire....
Voyez-vous, l'on m'a appris qu'en mon absence une voyageuse mandatée par mon frère avait été laissée à la porte du domaine, sans être accueillie, et sans nouvelles de ma situation. C'est là une entorse au code de l'hospitalité que je ne saurais accepter.
Je reconnais avoir été injoignable pendant une longue période, et ne pas vous avoir laissé suffisamment de consignes pour la gestion du duché en mon absence. Je m'en excuse et souhaite mettre cela au point avec vous au plus vite, afin que ce genre d'événements ne se reproduise pas. L'hospitalité est la valeur première que j'entends voir régner en mes terres, et cela passe par un accueil irréprochable des visiteurs, quels qu'ils soient.
Je me félicite de vous avoir pour intendante, et vous remercie pour le travail que vous effectuez, mais ce point reste à revoir. Si jamais l'accueil des visiteurs vous prend un temps trop important, alors je vous laisse le soin d'engager quelqu'un qui se consacrera à cette tâche, sous vos recommandations.


Léger silence à nouveau, avant de citer une phrase du conte précédemment énoncé:

Prenez soin de nos visiteurs, afin qu'à leur tour ils prennent soin de nous.
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Message  Invité Mer 12 Jan - 15:36

Une longue histoire , Pelotine s'imaginait bien que cela n'était pas seulement pour son simple plaisir et a l'écoute de ce discours l'intendante eut vite compris la raison de son déplacement.
Le visage fermé comme souvent , la Brestoise écoutait et culpabilisait.
Elle avait du s'absenter elle aussi , mais il était inadmissible qu'elle n'ai pas accomplie son rôle.


Bien ma Dame.
Il est évident que je n'ai pas été assez rigoureuse , cela ne se reproduira pas.
Si je suis débordée , je prendrais une personne pour m'assister , veuillez excuser une nouvelle fois mon erreur.
Je prendrais soin de nos invités dorénavant.

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Message  Chimera Mer 12 Jan - 15:53

Sourire à voir la grande Pelotine ainsi dans ses petits souliers. Cette jeune femme irait loin, c'était certain. Dommage que Riwan fut son suzerain. Pelotine aurait fait une très digne baronne sur les terres de Cholet. Mais tel était son choix, et la duchesse le respectait.

Ne vous tourmentez pas plus que cela. Les choses sont claires désormais et il n'est pas besoin d'en parler plus longuement.

Elle se leva et alla remplir deux verres, dont un qu'elle tendit à son bras droit d'intendante.

Partagez donc un verre avec moi et dites moi comment vous vous sentez à Cholet depuis votre arrivée. Et comment se porte Concoret?
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Message  Invité Mer 12 Jan - 16:02

Pelotine avait donc l'âme apaisée , tout allait donc mieux.
Un verre proposé , elle accepte bien entendu , on ne refuse pas ce genre de choses.


Je me sens très bien ,Cholet est un lieu magique qui donne envie d'y rester pour toujours.
Vous avez la un très beau domaine , je n'aurais pas tant de travail auprès du Grand duc je pense que je passerais tout monde temps ci tellement il y fait bon vivre, sincèrement.

Concoret ? et bien j'ose espérer que tout s'y passe bien , je n'y suis pas retournée depuis un moment , mais mon père et mon frère y passe de temps en temps , pour voir si tout est en ordre.

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Message  Chimera Mer 12 Jan - 16:49

Un sourire s'épanouit sur le visage de la rousse aux mots de Pelotine, alors qu'elle repose son verre pour lui répondre. Le ressenti de son intendante fait croitre en elle le souhait déjà naissant de faire d'elle le premier noble qu'elle prendrait sous son aile. Un obstacle de taille à ce souhait: la nécessité d'obtenir l'accord de Riwan Nathan, l'égocentrique Duc de Brocéliande. Or, s'il était un noble qui jamais n'accepterait de partager ses droits sur un vassal avec quiconque, c'était lui, indubitablement....
M'enfin...


Je suis ravie de vous entendre dire cela, Pelotine. J'aurais été attristée que vous ne vous plaisiez pas, après vous avoir tirée si loin de vos terres. Quant à votre investissement envers le Grand Duché, reconnaissez que je serais bien culottée de vous le reprocher. N'en concevez aucun remords, car c'est ce que j'attends des gens avec qui je travaille. Hors de question de rester cloitrés en ces lieux, si agréables soient-ils. C'est au coeur de Breizh que nous devons nous trouver le plus clair de notre temps. J'avoue que je remets parfois cet investissement en cause, maudissant ces activités éreintantes et chronophages qui m'empêchent de développer vraiment des projets d'ordre plus personnels, mais en y réfléchissant, je ne conçois pas Cholet comme une marque de prestige individuelle...

Nouvelle gorgée, bref silence.

Vous savez, maintenant que je suis de retour, je pense pouvoir me passer de vous quelques temps et administrer correctement le duché avec mes enfants qui semblent adorer aller accueillir les visiteurs et leur faire faire le tour du domaine. Aussi, si vous souhaitez prendre un peu de temps pour vous et rentrer sur votre fief, voir votre famille, n'hésitez pas. Le choix vous appartient, je ne fais que vous informer qu'il existe.


Sourire.
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Message  Invité Mer 12 Jan - 17:08

Je vous remercie Duchesse.
Il n'est pas certains que je parte mais , peut être aurais-je ainsi assez de temps pour organiser le cromlec'h , qui donne effectivement beaucoup de travail.
Je ne vous délaisserez pas pour autant , je tenterais d'être la le plus possible , vous m'avez accueillie et fait confiance , il est normal que je fasse tout ce que je peux pour vous rendre cet honneur.

Le verre terminée Pelotine le pose délicatement sur la table ou il se situé a l'origine.

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Message  Chimera Mer 12 Jan - 17:21

Et vous me le rendez bien, n'en doutez pas.
Allez, je ne vous retiens pas. Filez.
Qui sait, peut-être me donnerez vous de refonder un clan!


Sourire amusé et elle se lève pour la saluer.

Oh, et appelez moi Chimera, de grâce. En privé du moins!
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Message  Chimera Ven 21 Jan - 20:35

Et la réponse était arrivée...
A laquelle elle n'avait pas tardé à répondre.

[non, non, c'est moi ki a tardé, huhu]


A Mélisande,
Servante du Baron de Donges,


E Cholet, d'ar Gwener 21 a viz Genver 1459,

    Vos mots, et le fait qu’ils soient écrits de votre main, me laissent à croire que Gawam ne va pas bien…. Savoir que vous veillez sur lui est d’un grand réconfort, malgré l'angoisse qui me tiraille l'estomac....
    Recevez ma plus profonde reconnaissance pour ces nouvelles détaillées et les soins que vous apportez à votre Seigneur.

    Je profite de pouvoir m’adresser directement à vous pour vous présente à nouveau mes excuses quant à l’accueil qui vous a été fait lors de votre passage a Cholet. Suite a ce triste précédent, une sérieuse mise au point a été effectuée, une telle mésaventure ne se reproduira pas.

    Vous le savez certainement, Gawam et moi sommes très différents, dans notre approche des choses et des gens. Depuis le jour ou nous nous sommes tous deux appliqués à faire valoir nos idées sur la scène publique, nous nous sommes aperçus du fossé qui pouvait bien séparer nos valeurs respectives en termes de morale et de droiture. Il a toujours farouchement défendu ses idéaux, trop farouchement sans doute, il a fini brisé par eux, où par ceux qui s'y sont opposés.
    Je suis peut-être trop conciliante avec le monde qui m’entoure, mais ai toujours été particulièrement gênée et choquée, par son intolérance envers autrui. Au bout du compte, il a fini par braquer tous ceux auxquels il s’adressait ou presque… Ou était-ce l’intolérence d’autrui qui l’a braqué ? Va savoir…

    Pardonnez mes mots, j’ai conscience de m’épancher au-delà du raisonnable… Peut-être le fais-je dans l’espoir que vous lui transmettrez le fond sincère de ma pensée. Peut-être le fait que cela vienne de votre bouche lui permettra de ne pas en mettre l’honnêteté en doute, comme il l’a si souvent fait avec mes écrits..
    Pour avoir suivi les événements de ces derniers mois de manière très distante, je pense pouvoir affirmer pour contrebalancer vos mots que bien peu des conseillers de l’opposition se sont prêtés à l’exercice du gouvernement, et ce malgré les scrutins qui leur avaient pourtant accordé cette part de représentation. J’imagine bien qu’il en eut été de même pour les autres conseillers si le résultat du scrutin avait été différent, mais le fait est là.

    Œil pour œil, disent les imbéciles….
    A l’encontre de toute justice et de toute logique… comme vous dites oui…
    La loi et la justice n’ont plus cours en Bretagne, et ce depuis longtemps. Ceux qui en tirent les ficelles la refusent à ceux qui la réclament, et vice-versa. Certains autres la violent allègrement avant de la réclamer a grands cris… Elle a communiqué sa cécit prétenduement éclairéeé au Grand Duc, pendant un temps… J’ai une profonde aversion pour ce domaine, peut-etre davantage encore après tous ces recents evenements, aussi ne m’étendrai-je pas sur ce sujet.

    Gawam a été victime d’une risposte injustifiée aux actions injustifiées de ceux auxquels il a choisi de s’associer, de près ou de loin. Rien ne justifiait l’attaque de Nilas, si ce n’est la prévention devant ses intentions. Chat échaudé craint l’eau froide, et les militaires bretons sont de gros chats qui ont de plus l’orgueil facile et qui n’aiment pas que l’on se rie d’eux. Il en a fait les frais, et se retrouve aujourd'hui l'héroique prétexte au marchandage, le martyr qu'on agîte sous le nez de Breizh pour légitimer la haine des pouvoirs en place.

    Je me ferai le héraut de la parole que Gawam n’a pas eue. Nul doute que cela m’attirera des foudres, mais quelle importance. Puissent mes mots cete fois abonder dans son sens... et ce malgré ses zones d'ombre...

    J’ai su si peu de choses sur ses intentions profondes, et vos mots me font desesperer de jamais pouvoir combler ce vaste espace inconnu…
    Ne vous en faites pas pour le conseil de famille. Mon fils prendra la gestion des blasons en charge… il n’est en effet d’aucune utilité d’accabler mon frère avec cela s’il est dans des limbes où nul soucis ne l’atteint.
    J’ignore où il se trouve, ni avec qui, mais j’aimerais le voir…. Mes talents en matière d’ovatie sont proches du néant, mais je souhaite être à son chevet… Je vous demande donc d’intercéder en ma faveur auprès des âmes à qui il a je crois confié son salut…

    Vous remerciant encore pour vos mots… si durs qu’ils aient été…
    Il n'est rien de pire que l'indifférence....Je vous sais gré de me l'avoir épargnée...

    A galon,


Chimera de Dénéré-Malines
Duchesse de Cholet et Baronne de Bubry
Chambellan de Bretagne


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Message  Melisande Ven 21 Jan - 22:53

À Sa Grâce Chimera de Dénéré-Malines,
Duchesse de Cholet et Baronne de Bubry,
Chambellan de Bretagne


    Votre Grâce,

    J’aurais eu beaucoup à dire et j’en avais même commencé les longues lignes. Mais si le baron n’a pas su vous convaincre, je crains que je ne puisse pas non plus le faire. S’il vous plait a croire que la faute en reviens encore aux mêmes et uniquement aux mêmes, je ne vous en empêcherais pas. Ce n’est pas mon rôle.

    Il aurait sans doute été préférable, pour lui, que vous soyez plus présente de son vivant, l’écoutant plus attentivement, le défendant quand cela fut nécessaire, que de réagir une fois aux portes de la mort. Mieux vaux tard que jamais, sans doute. Mais où étiez-vous lorsque ceux au pouvoir l’accusèrent de trahison pour avoir été en Anjou et défendre Cholet ? Ou étiez-vous lorsque ceux au pouvoir se réjouissaient de sa mort ?

    Vous pouvez sans doute avoir du mal à comprendre ses choix, ils étaient pourtant simples. Se voyant critiquer de toute part, par des personnes refusant tout débat et toute autre manière de pensée, il s’en est allé vers ceux qui l’ont accepté, comme il était. Sans essayer de le forcer à les suivre bêtement, sans l’interdire de parler et d’exprimer ses idées et ses convictions. Des personnes qui l’aidèrent lorsqu’il en avait besoin. Aurait-il dû rester avec des personnes qui le méprisait comme ceux actuellement au pouvoir, ou qui l’ignorait complètement comme sa propre sœur ? Même encore, alors qu’il est sur le point de partir, vous laissez une possibilité à l’agresseur de se défendre en parlant de « zones d’ombres ».

    Ce sont sans doute des personnes peu recommandables. Qui ont individuellement fauté et agis par intérêt, par nécessité, par provocation... ou tout autres. Ils ont des défauts comme chacun, et personnellement je suis bien convaincue que la régnante est du même genre. Il n’empêche que l’ont trouvé chez eux des qualités très peu présente et que le Baron a trouvé là un soutient qu’il n’avait pas ailleurs. Même s’il l’avait voulu, aucun être vivant ne peut faire sa vie tout seul, sans être parmi d’autres.

    Pour ce qui est de votre demande, je ne peux que l’accepter, même si lui l’aurait refusé. Il n’est plus en capacité de m’ordonner quoi que ce soit. Mieux vaut tard que jamais... Au moins, vous serez présente pour sa mort. En la regrettant, ou en contant la fabuleuse scène à vos proches.


Mélisande,
Servante du Baron.
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Message  Melisande Dim 23 Jan - 0:01

À Sa Grâce Chimera de Dénéré-Malines,
Duchesse de Cholet et Baronne de Bubry,
Chambellan de Bretagne,


    Votre Grâce,

    Je suis aux regrets de vous informer, au vu de mon changement d’humeur, que le baron est en transfert et que vous ne pourrez donc pas le rencontrer. Étant vous duchesse et moi strictement rien, ne pouvant donc pas réellement m’opposer a votre visite, j’ai pris bon soin de le faire déplacer le corps de votre défunt frères vers le Duché voisin d’Anjou. C’est là qu’il y reposera en paix, loin des Bretons et vos semblants de préoccupation.
    Car oui, si vous ne le saviez pas encore, le Baron de Donges, celui qui été, légalement du moins, encore votre frère, est mort dans l’indifférence totale, dont la votre. Et ce, sans avoir encore reçut justice, plus d’un mois après les faits. Son sang vaut visiblement moins que celui d’autre conseiller aujourd’hui candidat aux élections. C’est là votre sublime Bretagne, dirigée par des personnages si sublimes, parfaits, sans défaut... qui agissent pourtant que dans les intérêts et font exactement ce qu’ils critiquent chez leurs opposants.

    Toujours est-il que votre frère est mort, de la main du Duc du Trégor, pour et je vous cite « prévention devant ses intentions ». Il est à croire qu’en Bretagne, des intentions de vouloir travailler soient une si grande menace au point que l’on puisse se permettre d’abattre impunément un conseiller ducal. Enfin, cela, vous le savez déjà et vous vous activez à trouver des excuses, même s’il vous faut les inventer, pour qu’il y ait une quelconque légitimité à ces actions. Un effort que vous faites pour vos proches, mais que vous ne consentez pas une seule seconde pour ceux que vous méprisez. Lorsque l’on sait que votre Maison, même, prévoir de « donner le juste châtiment qu’ils méritent aux traitres reconnus », qu’elle fut portée au pouvoir pendant quatre mois et qu’elle n’a jamais condamné Nilas, mais n’a fait que porter ses attaqué les mêmes noms, cela aide grandement a comprendre votre nature.

    Mais le point problématique, origine de ce mot, n’est rien d’autre qu’une liste ducale. De par vos titres et fonctions, je ne vous apprends certainement rien. Mais au cas où vous feinteriez encore une méconnaissance du sujet, voici la fameuse et belle liste : Breizh Anatomy (ABBA) (.alessia., Ascoli, Aalys, Killdragon, Solenn_wolback, Marzina, Thrandhuil, Cyrill, Nilas, Marick2k, Maeve, Mai). Inutile de vous faire un résumé de ma pensée profonde, je pense que vous êtes bien capable de la deviner, même si vous avez surement là encore une imagination fertile pour légitimer cela. Dison tout de même que cela puisse faire désordre alors que dans le même temps vous faites croire à une condamnation des actes. Cela en est au point où vous êtes capable de vous associer aux pires pour avoir un peu de pouvoir, alors que dans le même temps vous faites des leçons de morales sur l’intégrité, l’honneur et les valeurs des autres. Enfin, ce n’est pas là comme si je m’adressais à une ancienne druidesse, opposée à Aristote, mais qui n’a pas longuement hésité à se convertir lorsqu’il a fallu recevoir une couronne.

    Je vous remercierais donc d’oublier votre frère, ce que vous avez su très bien faire ces dernières années sans grande peine. Il sera remis à sa sœur, la vraie, avec interdiction de vous y voir ainsi que votre fille. N’oubliez pas de lire son testament, l’appât du gain devrait pouvoir vous motiver, même si je doute que vous y soyez nommée.

    Vous priant d'excuser ma naïveté pour avoir cru, un temps, vos paroles,


Mélisande,
Servante du feu baron.
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Message  Chimera Dim 23 Jan - 18:36

A Melisande,

E Roazhon, d'ar Sul 23 a viz Genver 1459

    Vos humeurs m’importent peu, Mélisande, et je ferai le nécessaire pour voir mon frère avec ou sans votre accord, et tant pis si l’unique chose que je dois voir de lui doit être le reflet d’un de mes souvenirs dans de l’eau trouble. Au moins pourrai-je honorer le frère que j’ai malgré tout aimé, sans avoir sur ma nuque le souffle fétide de vos aigreurs.

    Jugez, allez-y, jugez tant que vous voudrez les gens et les choses qui vous entourent.
    M’estimez-vous donc si grande, puissante et avertie pour me faire répondre des actes de tout un peuple et de mes injustement nobles congénères? C’est m’accorder une envergure que je n’ai ni ne souhaite avoir, malgré mes dents longues et mon appétit supposément débordant pour le pouvoir et les privilèges.

    Entendez bien, je ne corresponds pas avec vous pour me faire dire mes quatre vérités. Je ne corresponds pas avec vous pour légitimer les actes ayant conduit au décès de Gawam, ni ceux ayant précédemment déclenché ces stupides représailles. Si ma neutralité vous dégoute autant qu’elle dégoutait mon frère, alors grand bien vous fasse. C’est là ma manière d’échapper a une partialité à laquelle vous avez pourtant décidé de m’assimiler malgré moi. J’ignore d’ailleurs pourquoi je dois auprès de vous me justifier, puisque quoiqu’il en soit aucune explication, si franche soit-elle, ne trouve grâce à vos oreilles.

    Vous me voyez profondément attristée que mon frère ait fini ses jours avec à ses côtés une femme aux pensées aussi obtues et partiales que celles qu’il avait parfois lui-même. Emportez le ainsi dans sa tombe d’amertume, je vivrai avec ma culpabilité, vous avec votre rancœur, et le monde s’en portera tout aussi bien… dans cette triste permanence désormais établie.

    Vous n’avez absolument aucune idée de la manière dont je perçois les dirigeants bretons actuels, pour ne me connaître qu’épistolairement. Je ne m’autorise pas à estimer la validité de vos opinions, et vous prierai donc de ne pas faire de même, que ce soit dans le domaine politique ou religieux. Il faut connaître pour juger, et ni vous ni mon frère ne me connaissez vraiment. Ne vous reposez donc pas sur le portrait qu’il a pu vous faire de moi, c’est là vous placer sous une épée de Damocles nommée subjectivité. Vous n’avez, non plus, pas idée de mes rapports avec la maison Dénéthièvre, et sauriez si vous aviez pris la peine de me connaître mieux, que je ne réponds plus des actions et des dires de ce clan depuis longtemps.
    Vous auriez sûrement souhaité que je m’en dédouane publiquement, condamnant avec force les actes d’autrui. Mea culpa, une fois encore.

    Pour le dire crument, puisque c’est le mode de communication que vous avez choisi, je me contrefiche de l’idée que vous vous faites de ma nature, Melisande. Retournez donc à vos injures contre le monde entier, et laissez-moi faire le deuil de mon frère tranquille, avec ou sans son corps.

    Ne prétendez jamais plus être dans une tête dans laquelle vous n’êtes pas, vous vous rendez ridicule.
    Moi qui le pensais en des mains plus humaines en cette heure ou le mépris ne l’atteint plus, je vois que je me suis, encore une fois, trompée.

    Il n’est pas acte plus vil que d’empêcher une famille de faire son deuil et d’enterrer, dans le même temps, les griefs passés avec ceux qui ont choisi d’autres chemins. Quels que soient mes torts, j’espère qu’en enterrant mon frère vous aurez au moins l’honnêteté d’assumer celui là qui ne m’est, contrairement à tous les autres, pas imputable.

    En ce qui concerne l’héritage, je n’ai jamais rien souhaité recevoir et serai heureuse d’accueillir en les espaces verts du château de Cholet l’écureuil qu’il ma destiné, comme vous me l’avez-vous-même indiqué. Auriez-vous été moins pressée de me noyer sous votre vague de reproches, vous vous en seriez peut-être souvenu.
    Vous avez-vous-même hérité de son intolérance et de son amertume, et n’êtes pas mieux lotie que moi. Je me réjouis, car je sais ainsi qu’en vous la léguant il s’en est défait, et repose désormais en paix.

    Je ne vous salue pas, c’est là l’un des privilèges de ma noblesse que d’en faire l’économie. Cela n’est pas bien pire, au demeurant, que de respecter le protocole tout en crachant sur mon nom au cours de votre courrier.


Chimera de Dénéré-Malines
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