Une cousine...

Paris, deuxième jour de septembre 1460

Ma chère cousine,

maugré le temps et la distance, jamais mon affection pour toi ne s'est affaiblie et c'est encore avec tendresse que je t'écris ce jour d'hui. Je prie le Très Haut pour qu'Il te garde en santé et heureuse parmi les tiens.

Douce Chimera, étant fort souffrante, je sens ma dernière heure approcher. Je tiens à t'informer que dans le testament que j'ai envoyé tout à l'heure à l'hérauderie française, c'est toi que j'ai désignée comme prochain chef de famille Dénéré. Pardonne-moi d'avoir pris cette initiative sans te consulter; après une si longue vie, le temps me manque tout à coup. J'ai toute fiance en toi car je connais ta sagesse. Tu assumeras ce rôle avec loyauté et justice, même si tu n'as que peu d'affinités avec les institutions de France.

Embrasse tes beaux enfants de ma part, et en particulier Eoghan, dont je garde un souvenir ému. J'espère qu'ils vont bien, ainsi que toi-même.

Ma cousine, pense à moi dans tes prières, et transmets mes salutations ultimes à tous les Dénéré. Qu'ils soient fiers de porter ce nom légendaire!

Bien à toi,
Arielle