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**Chimera** Jeu 21 Fév - 10:08

[Campagne Bourguignonne - Sur le fil]

Un bon petit diable à la fleur de l'âge, Diablesse, en vérité, voire même sorcière, écarlate de crins au matou assassin. Quant à la fleur de l'âge, c'tévident, nan?
La jambe légère et l'oeil polisson, Oui, et oui. Aveu matinal de conscience et de confessionnal -et encore.
Et la bouche pleine de joyeux ramages, La plume, surtout, quoique.
Allait à la chasse aux papillons.*

Correction: Aux CHAMPIGNons

- An aotrou Nann hag e bried
Yaouankik-flamm oent dimezet
Yaouankik-flamm dispartiet

An itron he deus ganet dec'h
Daou vugel ker kaer hag an erc'h
Unan zo paotr, an all zo merc'h

"Petra c'houl ho kalon avat
P'ac'h eus ganet ur mab d'e dad ?
Livirit, m'her reiñ deoc'h timat

Kig kefeleg a stank an diaz
Pe kig karv ar forest c'hlas ?

- Kig karv eo a garfen mat
Hogen poan vezo mont d'ar c'hoad"

An Aotrou Nann pa he c'hlevas
En e c'hoaf derv a grogas

Ha war e varc'h du a lammas
Ha d'ar forest c'hlas ez eas**

Bretons échos sur la lande du ragoût, narrant l'aventure de la femme du seigneur Nann qui vient d'enfanter un fils et une fille. Esprits prompts à tirer parallèles hasardeux, s'abstenir -ou pas. Le seigneur veut lui préparer un repas de chevreuil, et part chasser dans la forêt. Il rencontre une fée, qui fâchée d'être dérangée, lui ordonne de l'épouser, sinon il sèchera sur pied en sept ans, ou il mourra en trois jours. Le mari, fidèle, refuse d'épouser la...
Autant s'arrêter là, et refaire l'histoire, puisque comme chacun sait les bardes ont tous les droits.
Ariane des aurores fredonne, donc, après avoir mis pied à terre, alors que du panier balloté elle extrait le minet itinérant. Matou sous un bras, panier -l'autre, sous l'autre, elle entame sa quête matinale, errance sans carte sans pour autant être privée d'objectif. Patte-velu râle. Trop de vert, sans doute. Et humide, en sus.

- Constance, tu est d'un obsolète affligeant, sais-tu? Tu as beau faire l'oie blanche avec tes pattes immaculées, tu ne me seras en cas de procès d'aucune utilité.
Non je ne te poserai pas par terre, t'en fais pas. C'est pas à ce point là.

Soliloque du point du jour. La bête est boulet, pour une telle équipée. Un truffier, à la rigueur, eut été plus adapté, mais la comtesse, sans être précieuse, chérit minou pour une raison qui échappe à beaucoup. Elle dépose l'osier pour glisser ses mains sous les patounes et se faire vis-à-vis du félin. Après un sourire taquin, elle l'enlace -faute du mieux- et grattouille l’arrière de l'oreille hermaphrodite du mâle au nom femelle. Quelques mots soufflés à l'esgourde du miraculé. Pas tous les jours, voyez-vous, qu'on est sauvé de la casserole par un ex-marchand d'esclaves en furetage coquet. La dette est lourde à porter, et voilà la traitresse qui ramène le rescapé sur la terre de ses tourments, faire face à son débiteur. Lui serait capable, sans doute aucun, de revenir sur ses galantes attentions si comme on lui avait dit, ça criait famine en les belliqueux campements.

- Je t'aime quand même, va.

Horcrux fuligineux du Von Frayner absent, Constance ronronne, presque aussi bien pour tout vous avouer -ne pas dire mieux pour ne pas vexer- que l'amant à qui les mots sont dédiés. Constance, fort heureusement, n'a pas le second degré jaloux, et aurait sans doute la queue remué, si truffier il avait été.

- Alors, ça te fait quoi d'être rentré chez toi? Je sais, c'est méchant.
Bon, alors, ces champignons...

Panier récupéré, étalon dans festin de graminée engagé, pré scruté, voilà la rousse dans sa chasse embarquée.

[* George Brassens, La chasse aux papillons
**Aotrou Nann hag ar Gorrigan ( Le Seigneur Nann et la Fée )]