Correspondance chevaleresque
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Correspondance chevaleresque
Chère madame.
Il fut quelque jours où vous m'autorisiez à vous écrire, je ne puis perdre contact avec une dame aussi passionnante que vous .Nos discussions furent t'un réel plaisir à mes oreilles, tant bien qu'elles me manquent ce jour. J'omettrais volontairement votre grâce qui s'alliait parfaitement avec vos réflexions de grande Dame, le sujet me gênerais outre mesure.
J'espère que vous allez bien et que la mélancolie qui fut vôtre dans les mots que nous partagions ensemble ne sont plus.
Joan.
A Joan, Chevalier émériteVos mots ont été reçus avec grand plaisir, et je réponds avec joie à votre sollicitation, peu désireuse de voir se rompre le lien établi ces dernières semaines. Puisse l’étendue de votre flatterie s'être épuisée dans votre précédent pli, cependant, car tenez vous le pour dit, je n'en entendrai ni n'en lirai plus. Je me frotte les mains à l'idée de vos prochains sujets, dès lors, et fais courtoisement appel à votre imagination.
Melancolie, dites-vous? Quelle mélancolie? Cette morne compagne semble être l'atour qui me convient le mieux, tant les gens tendent à m'en parer, quand j'essaie à grand peine de m'en défaire. Ce n'est pas pour m'exposer outre-mesure, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit. Il est certains ilots courtois qui luttent contre tout doute contre la nature humaine. Fi! Voilà le sort que je souhaite faire à cette mélancolie. Vous êtes l'un de ceux à qui je crois il faut dire merci.
Etes vous appelé par votre ordre vers quelque combat? Je me dirige vers la lutte Bourguignonne, sans intention aucune d'y prendre part. Je suis déjà suffisamment impliquée dans mille luttes autres! Qu'en est-il des vôtres?
A Galon,
Aedem Mensura.
Du Sud de la Loire,
Re: Correspondance chevaleresque
A Chimera, Comtesse de Cholet.Il m’est de prime sujet de vous faire parvenir avec la dite missive, les explications de la présence des flatteries qui vous semblâtes quelque peu en nombre dans mon précédent courrier ; Il n’est point de ma volonté d’y voir là chose déplacée, Dieu m’en garde, ce fut pour moi la seule manière de dissimuler la gêne qui fut mienne à l’instant même où ma plume se mit à épouser vélocement le Vélin vierge. Certainement et de par mon écriture grossière, il vous fut et sera aisé de remarquer de toute évidence ; quant à mon manque de pratique dans l’envoi de missive à quelque personne que cela soit.
À l'heure de cette écriture nocturne et pour répondre à vos interrogations comtesse, mon ordre nous permet ; à mes frères et à moi-même de rentrer temporairement chez nous. Inutile de vous répéter alors l’amour que je porte en mes terres, tant il m’est coutume de le narrer en taverne, avec toute la candeur de l’enfant que je suis. Ce même amour qui me décida quelques jours auparavant de repartir vers le Languedoc ; en espérant toutefois que la raison perdure et étouffe la folie qui prend les cœurs de certains hommes.
Je ne puis qu’espérer que les risques pris par vous-même dans un conflit aussi lointain que celui bourguignon sont mesurés avec justesse et réfléchis avec la maturité que je vous connais. L’utopique que je suis vous imaginez en votre domaine priant dieux et forêt pour la raison, je reste surpris de vos intentions loin de votre Bretagne et n’en pèsent guère toutes leurs nécessités.
Dab totas las amistats meas.
Joan.
Ser Joan- Messages : 2
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Correspondance chevaleresque
A Joan,
Langue si peu étrangère,Votre humilité vous honore, chevalier, mais cessez de vouloir imposer cette gangue modeste à vos mots. Laissez donc glisser votre plume, ne la contrariez pas pour une si sotte raison que la retenue. Si cette dernière peu être utile, voire même nécessaire en certains lieux, cas, ou heures, elle n'a pas lieu d'être sur vélin voyageur et exclusif.
Je suis heureuse d'entendre que votre ordre sait vous accorder relâche, vous permettant de vous consacrer à vos ambitieuses affections. Parlez-moi si le détour vous plait des modalités d'entrée dans vostre ordre, et des serments qui vous ont été demandés si vous en avez encore les échos en mémoire. A l'heure ou j'en reçois, et construis brique après brique un modeste édifice d'opportunités bretonnes, bien qu'aux pieds d'argile, je trouve en ces récits des échos bien utiles.
Notre avancée est ralentie, parfois détournée, par la méfiance justifiée des terres étrangères qui malgré tout et dans l'ensemble demeurent hospitalières. Herauts de courtoisie pacifique, nous progressons, néanmoins, vers l'aboutissement rugissant de notre quête décalée. Nous sommes en Auvergne, et n'aborderons le chaudron belliqueux qu'avec une grande prudence. Seul le nord bourguignon semble enflammé, antre de toutes les passions, quand c'est le sud apparemment plus paisible qui nous occupe, fort heureusement, ou pas, car pour tout vous avouer il est des dangers qui me sont chers.
L'éloignement. Déchirure salvatrice et condition sine qua non, parfois, du recul. Il aspire, savez vous, à se faire retrait, contrarié dans ce projet par de nationalistes pulsions que vous comprendrez, je le sais. Mes raisons sont multiples, la première étant la nécessité de nouer entre ceux qui avec moi ont souhaité marcher un lien d'estime et de respect mutuel. Le suzerain qui ne sait qu'ordonner sans jamais marcher avec ses hommes n'en est pas un, j'en suis chaque jour un peu plus convaincue. Je chevauche donc, laissant à Sénéchal et Commodore toute latitude pour organiser notre avancée. Je crois que tous nous retirons bien des choses de cette équipée aventureuse aux objectifs mouvants.
A notre retour, j'irai apporter à la ville que j'ai faite mienne les apprentissages et réflexions nés de ces quelques semaines d'errance. qui sait, peut-être aurez-vous l'envi, si vos serments vous l'autorisent, de venir vous frotter aux accents de chez nous. Ils résonnent, vous le savez, et malgré les cris, d'une ferveur qui ne vous sera pas étrangère.
Etes-vous colérique?
Eadem Mensura.
Faict en la campagne auvergnate, en les terres de l'Aigle, d'al Lun 18 a viz C'hwevrer 1461
Re: Correspondance chevaleresque
A Chimera, Comtesse de Cholet.Ah la colère. Il me vint à l'esprit une phrase qui me fut donnée de lire dans quelques ouvrages en ma possession. J'en ignore dès l'hors l'auteur qui doit trouver quelques injustices à voir sa philosophie émise sans son nom en suivant. Puis tu me pardonnais Oh colérique inconnu "la colère est nécessaire ; on ne triomphe de rien sans elle, si elle ne remplit l'âme, si elle n'échauffe le coeur ; elle doit donc nous servir, non comme chef, mais comme soldat." Pourra t'il supportait de nouveau l'arrogance qui est mienne d'établir les réflexions d'un scribe imbécile se servant de mots savants ? Je suis alors de par ma conclusion, colérique car dans mes luttes tout aussi physique que métaphysique, je puise au fond de moi-même l’ardente volonté de leurs porters une défense invincible à toutes contradictions naïves de légitimes ignorants.
Parlons alors de votre venue en mes terres dont je chéris chaque brin d'herbe tant j'en suis épris. Comment, de vos yeux bretons, avez-vous trouvé mes vertes prairies languedociennes ? J'ai bon espoir de voir ces parfaites étendues vous ravir quelques sentiments de comtesse, quelques sourires de grande dame. Mais me voilà contant avec plaisir les joies de mon pays faisant peu de cas d'autres informations plus graves je le pense et dont j'ignore si je dois vous les retranscrire ici. J'ai pris une importante décision, celle de me délier de mon Ordre, il est de certitude que vous n'avez point toutes les informations pour comprendre dans l'absolu cet acte qui peut paraître des plus radicaux. Alors si cela entre dans vos intérêts, je serais honoré de ce fait, cette conclusion tragique qui met fin à toute une vie de servitude est le résultat d'un changement de politique tout aussi intérieur qu'extérieur de l’Hôpital. Il me fut difficile de concilier mon serment avec le fanatisme royal dont furent frappés quelques frères et soeurs dirigeants. Ainsi que de l'abandon de la mission que je considérais comme sacrée, celle de l'aide à l'être souffrant de tous maux mais dans le conflit qui nous fîmes nous rencontrer tous deux, mon ordre alors protecteur des miséreux s'en est vu en créer et s'en réjouir.
Je me suis alors pathétiquement perdu dans la tristesse, pensant bien malgré moi que je fautais en manquant tellement de foi envers cet Ordre. Restons en là car une autre me viens à l'esprit celle de ma candidature au poste de maire de Mende. Mon inexpérience est totale mais étrangement la population semble me vouloir pour les guider, c'est étrange et à la fois réconfortant de voir la confiance que mes mots inspirent. J'espère seulement en être capable et digne, grande tristesse serait mienne de bafouer cela.
Aristote ! Mais bien sûr , c'est Aristote. Puis t'il me pardonnait mon étourderie légendaire, cette phrase d'un sens profond ne pouvait venir que de lui tant sa logique est similaire et pour cause c'est la sienne. Nous revenons donc à la colère et ma question qui suit. Comment traite le druidisme de ce sentiment ? Une divinité en est-elle l'inspiratrice ? J'attends votre réponse avec impatience.
Dab totas las amistats meas.
Joan Sebastian Lespadà..
Ser Joan- Messages : 2
Date d'inscription : 10/02/2013
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