Brocéliande en Bretangevie

À Sa Grâce Chimera de Dénéré-Malines,
Duchesse de Cholet et Baronne de Bubry,
Archidruide de Bretagne,
De Son Altesse Gildwen II de Brocéliande,
Prince de Bretagne et Seigneur de Loyat,

Votre Grâce,

Lors d'une récente discussion, vous aviez formulé une invitation en nous proposant de venir en terres de Cholet, renouvelant par là les anciennes paroles tenues autrefois en taverne de Rieux. Si nous n'avions pu alors obtenir les occasions d'y répondre favorablement par le passé, cause à nos occupations diverses, la situation géopolitique et les risques du moment nous enjoignent de faire appel à votre hospitalité. Le bretangevin que nous sommes, pourrait trouver la paix en ces terres bretangevins dont vous êtes maîtresse émérite et incontestée depuis maintenant si longtemps.

L'objet de cette missive n'est alors pas de remémorer les promesses et politesses du passé, mais d'obtenir confirmation de votre invitation, chassant toute idée de doute qui nourrissent notre esprit. Par là même, nous nous plions aux politesses dues à Votre Grâce, vous avertissant de notre venue prochaine de sorte que vos gens puissent nous accueillir sans nous confondre avec vilains qui sauraient profiter du trouble pour vous causer du tort.

Aut optima, aut nihil.
Fait à Rennes, ce 29 novembre 1460.

A Son Altesse Gildwen II de Brocéliande,
Prince de Bretagne et Seigneur de Loyat,

Demat,

Mots inattendus sonnent presque juste dans le tumulte sensationnel des jours d'aujourd'hui.
De par vos interventions en Bretagne, souvent biaisées de par vostre nom et la nation que vous avez -ou aviez?- embrassée mais non dénuées de sagesse, vous n'avez fait que confirmer la proposition faite par le passé.

Sachez, à présent, que jamais porte choletaise ne s'est fermée devant demande d'asile courtoise, sans même parfois qu'elle soit d'asile. Ouverte elle vous était, ainsi elle demeure. Je serai honorée de vous accueillir en mon fief, bien que vos noms et couleurs soient malheureusement fort peu salués par le peuple dont j'ai la garde.

Puisse votre voyage se dérouler sans encombres, ou qu'il vous mène...
Soyez assuré que nul ne portera atteinte à vostre équipage en terre choletaise. Que ce pli vous soit sauf-conduit.
Et en route, je vous prie, si vous poussez jusqu'à ma demeure, actualisez vos adresses Je ne voudrais pas avoir à faire le tri entre ce qui est et n'est plus. Cela fixé avec certitude, je sais que vos choix vous ferez.

Aedem Mensura.
E Cholet, d'ar Sadorn 1 a viz Kerzu 1460

À Sa Grâce Chimera de Dénéré-Malines,
Duchesse de Cholet et Baronne de Bubry,
Après correction de notre maladresse,
De Son Altesse Gildwen II de Brocéliande,
Prince de Bretagne et Seigneur de Loyat,

Votre Grâce,

Nous devons, en premier lieu, vous prier d'accepter nos sincères excuses. Nous avons cru, à tort, que vous étiez encore en charge de responsabilité druidique, ce qui ne semble plus être le cas, à notre grande surprise et profond regret. Méprise fut permise par les paroles de l'une de nos amies angevines, projetant de rejoindre vos terres pour bénéficier de votre savoir enseigné. Un malentendu qui, nous l’espérons, ne vous porte nullement atteinte et dont nous reconnaissons notre pleine et entière erreur.

En ce qui concerne le sujet initial, nous sommes ravis de pouvoir lire la confirmation de votre invitation, et nous ne manquerons pas d'y répondre sans délai, avant même le début de la prochaine semaine. Nous pensons à y établir notre domiciliation provisoire, sous réserve évidente de votre accord, avant de reprendre notre voyage. Cela permettra de protéger nos biens, mais également de pouvoir prétendre ne plus être Angevins.

Peut-être même, si nous revenons à temps, pourrions participer à vos cotés à la défense des villes d'Anjou. Nous aimerions évidemment faire comme beaucoup et abandonner ce peuple seul pour qu'il puisse en comprendre ses erreurs et se reposer sur des étrangers venus les sauver une nouvelle fois. Mais si peu nous importe le pays angevin aux couronnes bien trop changeantes, comme il en est de tous les pays, nous ne désirons nullement voir ces belles cités ravagées par les flammes destructrices, ni en voir leurs habitants souvent bien innocents périr sous l'effet des lames. Si le Très Haut le veut, nous en serons défenseurs.

Aut optima, aut nihil.
Fait à Craon, ce 1er décembre 1460.